Saviez-vous que la lessive est le milieu le plus consommateur de dtergent au monde ?
Alors que nous nous promenions le long d’une rivière, nous avons constaté que de la mousse se formait à la sortie d’un égout.
Cherchant depuis des années des traitements pour rendre l’eau potable, cette vision nous a horrifié. Un mélange vert et rose se mélangeait à nos rivières en Limousin.
Nous avons alors étudié les différentes pollutions de nos rivières.
Le problème n’a jamais été la lessive en elle-même, elle existe depuis la nuit des temps. Ce sont les molécules qui les composent aujourd’hui, les molécules dites « détergentes » ou encore «tensioactives» qui sont le réel problème.
Aujourd’hui, la grande majorité de ces molécules utilisées dans les détergents sont « hyper décapantes« .
Le souci étant que les chimistes les ont rendu si puissantes, que le problème de la biodégradation dans la nature est apparu.
La biodégradation est un processus complexe.
Théoriquement, ce n’est qu’une question de temps, entre quelques jours et quelques années probablement en fonction des molécules utilisées…
Mais là n’est pas le problème. Quand bien même la Nature s’en débarrasse, combien d’espèces seront tuées sur le passage de la molécule ? Où iront-elles ? Suivront-elles le cycle de l’eau ?
Aujourd’hui, les détergents s’évacuent dans les canalisations et sont acheminés vers une station d’épuration. Les eaux sont alors plus ou moins filtrées.
Nous avons visité ces stations afin de vérifier la dégradation de ces molécules et elles ne sont pas toutes filtrées et détruites, loin de là. Celles qui n’auront pas été détruites seront par la suite relâchées dans les rivières, et finiront « au mieux » dans la mer et au pire dans nos eaux potables.
Des molécules artificielles résistantes, tuant les bactéries censées les dégrader.
Alors voir tant de molécules tueuses de la faune et la flore circulant dans nos rivières et même dans nos sources d’eau potable, alors que cette même eau devient de plus en plus rare, il nous semblait judicieux de ne pas la polluer davantage, ni la rendre impropre à la consommation.
Alors il y a quelques années, nous nous sommes posés cette question : que faire pour optimiser notre action ?
Continuer à fabriquer des filtres et décontaminer l’eau ? C’était en effet une possibilité et nous l’avons fait pendant 10 ans. Les premières années de l’entreprise furent consacrées à la dépollution de l’eau.
Mais c’était loin de suffire. Gratter la surface du problème ne le résout pas.
Alors nous nous sommes ainsi demandés quel secteur de l’activité humaine consommait le plus de ces fameux détergents dans le monde.
Le linge.
Et plus particulièrement la lessive. Nous consommons, en tonnage, en termes de molécule, 10 à 50 fois plus de lessive pour le linge que de savon pour le corps chaque année ! Si nous souhaitions réellement nous concentrer sur le problème de la pollution de la planète et plus précisément sur celui de la pollution des eaux, il nous faudrait travailler sur la composition d’une lessive respectueuse de l’environnement.
Nous nous sommes alors tournés vers notre chimiste afin qu’il nous explique sa vision d’une lessive propre.
« Quand on conçoit un produit, il faut veiller à ce que celui-ci ne soit pas contraignant dans l’état de l’art actuel. On veille à ce qu’il ne pose pas de problème dans les années et les siècles à venir. Dans ma tête, je me demande : ce produit a-t-il déjà existé sur terre ? Comment notre corps va réagir face à lui ? Comment le produit va-t-il se transformer dans la nature ? Que va-t-il laisser comme résidus ? Si le produit prend en compte tout ces facteurs, alors on peut le lancer sereinement ! »
Jean-Loup Bernard
La lessive en poudre est aujourd’hui le produit le plus représentatif de notre lutte contre les tensioactifs nocifs.
Lorsque nous l’avons créée, il y a maintenant 7 ans, nous étions sceptiques. Était-ce trop innovant ? Un tel retour au source alors qu’aujourd’hui, le monde ne jure plus que par le liquide ? Nous nous sommes sincèrement posés la question. Mais quelques clients fidèles de notre village nous ont convaincus de la garder, au moins pour eux !
Finalement, la demande de la lessive en poudre a augmenté mois après mois. Nous en avons profité pour l’affiner, l’améliorer et la simplifier au fil du temps.
La formule est maintenant très simple, mais ultra efficace. En plus, elle n’est pas dangereuse, sans perturbateurs endocriniens qui représentent un véritable risque. Seulement trois composants à l’intérieur : l’eau, la soude et l’huile.
La demande de lessive en poudre est très forte aujourd’hui. Elle a sa place dans tous les réseaux de distribution.
Ce n’est pas une lessive classique, c’est certain. Il faut se réhabituer à son utilisation, mais on s’y fait rapidement. C’est une lessive ultra-concentrée soluble immédiatement dans de l’eau et, dans cette ère où nous cherchons à économiser l’eau, cette lessive remplie tous les critères que nous lui avons fixés.
Un nouveau pari réussi !
Le cycle des détergents
Le cycle des détergents est un modèle que nous avons imaginé en suivant le traditionnel cycle de l’eau. En effet, vu que les molécules détergentes sont mélangées à celle-là, il est naturel de penser qu’elles suivront plus ou moins le même chemin, mais au prix de quels dégâts ?
Les molécules détergentes ou tensioactives sont de nos jours majoritairement artificielles (c’est-à-dire inventées de toute pièce par l’homme), avec un indice de biodégradabilité plus ou moins important en fonction de sa famille (cf tableau ci dessus).
Ainsi un savon artisanal avec de la soude se dégradera en quelques jours, tandis qu’un savon industriel au lauryl isethionate par exemple, mettra des semaines, voire des mois. Il est donc primordial de bien sélectionner ces ingrédients avant de fabriquer un produit.
Pourquoi est-ce si long, nous demanderez-vous ?
La Nature a besoin de temps pour assimiler des nouvelles molécules et trouver les bactéries, champignons ou autres micro organismes qui seront capables de les dégrader. Ce n’est pas impossible. C’est juste long.
Prenons maintenant un exemple avec la Loire. On considère, en étudiant le courant, que si on lâche une molécule au Puy en Velay, elle mettra environ 2 mois à atteindre la mer.
Prenons un polymère acrylique (cf tableau) :
Sachant que la molécule Acrylate a un indice de biodégradabilité de plusieurs années, en suivant le cycle de l’eau, elle aura la possibilité de descendre la Loire une bonne dizaine de fois avant d’être totalement dégradée.
Combien d’espèces vivantes va-t-elle tuer pendant ce laps de temps ?
Lorsque l’on rejette quelque chose de totalement nouveau dans la nature, on crée un déséquilibre. Ce n’est pas catastrophique car un nouvel équilibre prendra forcément sa place.
Mais la question est de savoir si ce nouvel équilibre sera compatible avec les espèces présentes, dont l’homme fait également partie.
Par exemple, dans le cadre d’un détergent, il s’agit de les rejeter dans nos nappes phréatiques, ce qui est préoccupant pour l’Homme.