« Nous le pensons, la transition environnementale passe par une véritable transition chimique. Nous avons fait des erreurs par le passé, mais ce n’est pas pour ça que nous ne devons pas essayer de les corriger et changer les choses »
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Aujourd’hui, on ne vous le cache pas, la situation est inquiétante.
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Les études et les médecins tirent la sonnette d’alarme. Le quotient intellectuel diminue, la stérilité et les maladies comme l’autisme, l’obésité ou encore le diabète augmentent depuis ces dernières années et rien ne laisse supposer que la tendance aille en s’inversant.
Quand on regarde la situation d’un peu plus prêt, en Occident, le taux de natalité a diminué, la stérilité a été multipliée par deux en moins de 40 ans et de nombreuses espèces terrestres de notre enfance ne sont plus qu’un souvenir… Il y a effectivement de quoi s’inquiéter.
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Au cours de la seconde décennie de Solibio, nous l’avons constaté et nous y avons réfléchi sérieusement, en cherchant comme tout bon scientifique la cause profonde de ces maux, et surtout, comment traiter ce mal à la racine.
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Au fil des années et des recherches, nous avons trouvé une réponse et il nous semblait important de la partager.
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« L’innovation en temps de Guerre. » Voilà ce qui est ressorti.
Au début de la première guerre mondiale en 1914, les chimistes, comme de nombreuses autres professions, ont rapidement été mis à contribution à l’effort de guerre. Nous considérons dans notre milieu cette époque comme un grand tournant pour le monde de la chimie.
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La 1ere guerre serait responsable de tous nos maux? Mais c’était il y a si longtemps ! Me direz-vous.
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En chimie, nous avons un mot pour décrire ce que fut cette guerre: un catalyseur. Un accélérateur si vous voulez, dans un langage plus courant.
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Pourquoi?
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Parce-que ce fut l’apparition des premières molécules chimiques dites « artificielles ». Par exemple l’acroléine, gaz utilisé dans les tranchées à partir de 1915, puis, le gaz moutarde qui est arrivé un peu plus tard, à partir de 1917.
D’un point de vue purement scientifique, ce fut une révolution! Une réelle rupture technologique! Nous ne le savions pas à l’époque, mais la boite de Pandore fut bien ouverte pendant cette guerre …
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Les années ont passé et la chimie a continué d’évoluer autour de ces molécules qui se montraient si innovantes pour l’époque. Que de possibilité de développement! Aujourd’hui, ces molécules ont évolué mais elles sont toujours présentes, bien que cachées, et il est encore difficile de mesurer leurs effets sur la santé et notre environnement.
.Prenons par exemple de l’acroléine qui a donné l’acrylique, ou bien le gaz moutarde qui a donné les organophosphorés, ce que l’on appelle aussi les pesticides. Quand on y réfléchit, ce n’est pas bien glorieux ce qu’ont fait les chimistes de la génération de mes parents et la mienne également : utiliser du gaz moutarde dans nos champs.
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Quelques dizaines d’années après la première guerre mondiale, ce ne sont plus les hommes qui sont tués, mais les insectes, les champignons, les végétaux … tout ce qui façonne notre propre écosystème.
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Alors oui, ça serait facile de rejeter la faute sur les chimistes. Mais c’est justement parce que nous avons tout cassé, qu’il faut aujourd’hui tout réparer. C’est notre devoir envers les générations futures.
.Mais ne sachant pas par où commencer, nous sommes aller, avec Odile, voir les organismes de santé pour leur demander leur avis.
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« Ce qui est artificiel est potentiellement dangereux pour la santé car nous n’avons pas forcément le patrimoine génétique pour vivre avec »
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Un peu vague dit comme ça c’est sûr. Pour faire simple, ils nous ont dit de revenir aux molécules d’avant guerre et faire l’impasse sur toutes les molécules dites artificielles inventées après sans jamais céder à la facilité. Cela avait le mérite d’être clair.
.De ce constat là, nous n’avons pas voulu prendre le moindre risque. Faire l’impasse sur les possibles conséquences de ses molécules inventées n’étaient plus possible. Nous devions créer, mais aussi anticiper ce qu’allaient devenir nos produits dans les années à venir dans notre environnement.
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Nous avons alors défini notre stratégie : utiliser la chimie, cette science passionnante et remplie de ressources, mais ne développer que les molécules naturelles et synthétiques pour abandonner progressivement toutes les molécules artificielles.
Le défi était de taille, (re)apprendre un savoir d’il y a 100 ans!
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Nous le pensons, la transition environnementale passe par une véritable transition chimique. Nous avons fait des erreurs par le passé, mais ce n’est pas pour ça que nous ne devons pas essayer de les corriger et changer les choses.
Odile et Jean-Loup Bernard